Indigène
Indigène est un travail qui se situe en lisière, à la fois dans les thèmes qu'il aborde et à la fois dans son approche fictionnelle, documentaire et conceptuelle.
Ce projet trouve sa source dans le besoin de trouver du sens dans un contexte où les paradigmes semblent tomber en désuétude face à l'ampleur des défis à relever.
Il parle d'une quête, d'un nécessaire horizon et tente de tracer les contours d'un monde, parfois utopique, parfois dystopique.
A travers le regard de celui qui ne laisse pas de traces, dont le nom à été oublié ou reste à inventer, l'intention est d'initier un processus archéologique sur le
présent, de discerner et d'élaborer des prophéties face aux enjeux socio-
écologiques.
Dans cette vision se dessine un temps incertain, situé entre les traces d'un passé actuel et les traces d'un avenir virtuel.Ce futur antérieur, en double perspective, explore l'aporie entre la nature et l'humain.
Notre rapport au monde change inexorablement, demain peut-être, les astres seront les faubourgs de notre civilisation et nous serons redevenus les indigènes de nos territoires.
« Toute la vie des sociétés dans lesquelles règnent les conditions modernes de production s'annonce comme une immense accumulation de spectacles. Tout ce qui était directement vécu s'est éloigné dans une représentation.
Les images qui se sont détachées de chaque aspect de la vie fusionnent dans un cours commun, où l'unité de cette vie ne peut plus être rétablie. La réalité considérée partiellement se déploie dans sa propre unité générale en tant que pseudo-monde à part, objet de la seule contemplation. La spécialisation des images du monde se retrouve, accomplie, dans le monde de l'image autonomisé, où le mensonger s'est menti à lui même. Le spectacle en général, comme inversion concrète de la vie, est le mouvement autonome du non-vivant. »
Guy Debord, 1967 « La société du spectacle ».